Les paysages défilent furtivement de l’autre coté de la vitre. Des heures à spéculer sur les lendemains, à deviner « l’hier », à inventer l’intime des maisons, l’odeur des villages, à interroger les visages des wagons que l’on croise. Le charme des voyages en train réside ici : dans l’inaccessibilité des choses que l’on croise, dans notre distance à elles et notre propre fugacité. C’est dans ces flous, dans ces visions fuyantes et suffisamment troubles pour y loger tous les possibles que l’imaginaire redouble d’ardeur. Évocations subjectives d’une traversée nord/sud saisie à la volée, fragments d’une Roumanie à inventer.