[Extrait]
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Nous tentons de discuter avec Tomas, le doyen de la troupe. Il est en sixième année de couture sur glace. Ou peut-être d’histoire de lard, de médecine, de droit cintré ou de biologie, je n’ai pas bien compris. Pas très grand, trapu, le menton et le regard à la hauteur de son statut. Il répond d’un ton aimable à notre sollicitation. Ici c’est lui qui a le dernier mot et le pouvoir sur tous les autres. Car avant toute chose, la hiérarchie est sacrée et très respectée. Avec un peu d’empressement et beaucoup de sérieux, sa cape retournée sur l’épaule avec la désinvolture qui sied au pouvoir, il nous avise que « cette tradition est difficile à expliquer à quelqu’un de l’extérieur. Les gens croient qu’il n’y a que l’humiliation, mais il n’y a pas que ça. Toute cette institution crée des liens d’amitié » . Marco me regarde furtivement et acquiesce d’un air qui masque mal sa perplexité. L’humiliation est en effet inhérente à la « Praxe », un peu comme le vide l’est à la chute, c’est la première chose qui saute aux yeux et qui tombe sous le sens…
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